Isabelle Peereman
Depuis 2019, Isabelle Peereman travaille en tant que conciliatrice sociale pour le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale. Et elle ne s'en est pas plainte un seul instant : c'est un travail varié et stimulant, dont elle parle avec beaucoup d'enthousiasme.
Quel est le rôle d’un conciliateur social ?
Je facilite le dialogue social entre les travailleurs et les employeurs. Cela se passe principalement au niveau sectoriel, en tant que présidente de commission paritaire. Mais il m'arrive aussi de mener la concertation à bonne fin dans des entreprises spécifiques.
Le travail est très varié. Tous les deux ans ont lieu les grandes négociations sectorielles où les salaires et les conditions de travail sont discutés. C'est une période intense : pour parvenir à un accord, il faut beaucoup de concertation. Une fois qu'une CCT a été conclue, elle nécessite encore un suivi administratif en collaboration avec d’autres services de notre SPF. Et parfois des conflits surgissent. Dans ce cas, il est important de lever les obstacles et de réconcilier les deux parties.
Cela signifie que j'ai beaucoup de réunions, mais elles ne sont pas toujours aussi formelles. Pour que tout le monde soit sur la même longueur d'onde, j'organise aussi régulièrement des réunions en privé ou par téléphone.
Quelles sont les qualités nécessaires pour cette fonction ?
Tout d'abord, une expérience juridique ou un bagage en matière de ressources humaines est certainement utile. On demande aussi une expérience en matière de négociations collectives car elle est déterminante pour la réussite. Je pouvais également m'appuyer sur cette expérience, ce qui m'a permis de ressentir et d'aborder plus facilement les problèmes dès le début. Il ne suffit donc pas de bien connaître les procédures, car le facteur humain rend chaque réunion différente.
En outre, il existe bien sûr de nombreuses qualités personnelles qui font la différence. Il faut savoir écouter, puis proposer une solution avec conviction. Il est également important de faire preuve d'une certaine créativité et d'une certaine flexibilité, afin de disposer d'alternatives si les négociations sont au point mort. Les négociations peuvent durer longtemps, il est donc important de rester calme et de faire preuve de patience. Un bon conciliateur social est également proactif, car il est toujours préférable de prévenir les problèmes. Et peut-être le plus important : vous devez inspirer la confiance, être discret et rester neutre.
Qu’est ce qui rend ce travail si attrayant pour vous ?
J'aime particulièrement mon rôle de conciliateur lors de conflits. Ce n'est pas toujours facile de s'en sortir, mais quand on y arrive, cela donne une énergie incroyable. J'apprécie également la variété de ce travail. Certains jours, vous êtes très occupé, avec des réunions marathon qui exigent beaucoup de vous. À d'autres moments, c’est plus calme, par exemple lorsque vous mettez à jour votre administration. En outre, vous n'êtes pas obligé de suivre les mêmes secteurs pendant toute votre carrière, vous pouvez en changer de temps en temps.
Avec un service public comme employeur, vous êtes également assuré d'un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Vous disposez d'un bon nombre de jours de congé et, en plus, vous pouvez récupérer toutes vos heures supplémentaires. Le large éventail de formations que vous pouvez choisir est également un grand avantage, à mon avis.
Bien qu'il n'y ait qu'un seul conciliateur social lors des réunions de concertation sociale, vous n'êtes jamais complètement seul. Vous travaillez en étroite collaboration avec le secrétaire, qui suit le déroulement formel de la réunion. Et il y a beaucoup de contacts avec d'autres conciliateurs, par exemple pour discuter de dossiers difficiles.
Il faut savoir écouter, puis proposer une solution avec conviction.